Sorti hier en salle, Black Phone 2 marque le retour de l’univers angoissant imaginé par Scott Derrickson. Le film reprend quelques années après les événements du premier volet, avec Gwen désormais adolescente, encore marquée par les traumatismes passés. Alors que de nouvelles disparitions secouent la région, une vieille cabine téléphonique devient le point central d’un mystère où la frontière entre rêve et réalité s’efface peu à peu. Le casting retrouve Madeleine McGraw, impeccable dans son rôle, et propose quelques nouveaux visages, dont un antagoniste inquiétant au charisme brut, campé par l’excellent Jeremy Davies.
Le film multiplie les références au cinéma d’horreur des années 80, et plus particulièrement à la saga Freddy. Comme un hommage assumé, les séquences où Gwen s’endort et glisse dans des cauchemars qui lui révèlent des fragments de vérité rappellent les affrontements oniriques des films de Wes Craven. Ces passages permettent de prolonger le lien entre surnaturel et enquête, tout en offrant un visuel léché où chaque rêve devient un tableau d’angoisse.
Cependant, Black Phone 2 peine à installer son histoire. Le début, centré sur cette fameuse cabine et sa sonnerie persistante, s’étire et émousse peu à peu la tension qui devrait nous happer. Il faut attendre la deuxième partie, autour du lac et des rêves fiévreux, pour que le film prenne enfin son envol. Le rythme s’accélère, les enjeux se précisent, et la peur retrouve toute sa place. Porté par des effets spéciaux solides et une lumière particulièrement soignée, le film réussira sans doute à séduire les amateurs du genre — même si son souffle narratif reste parfois inégal.
