“Tout risquer. Ne rien regretter.”
Quand l’amour survit au silence
Adapté du best-seller de Colleen Hoover, Regretting You est une fresque intime sur les regrets, les secrets et la rédemption. Deux couples amis, unis depuis toujours, voient leur monde s’effondrer après un accident tragique. Ce drame révèle un adultère dissimulé, une trahison qui redéfinit les liens familiaux et remet en cause les certitudes.
Au cœur de la tourmente : Morgan (Allison Williams), mère endeuillée, et Clara (McKenna Grace), sa fille adolescente. Entre elles, un gouffre émotionnel — entre colère, amour et non-dits. Le film explore ce fossé avec tendresse et lucidité, révélant que pardonner, c’est aussi se libérer soi-même.
Le vrai courage n’est pas de tout comprendre, mais de continuer à aimer malgré ce qu’on a perdu.
Une histoire de trahison et de reconstruction
Tout commence par une soirée d’été, légère et insouciante. Puis le destin frappe. Deux vies s’arrêtent brutalement, laissant derrière elles deux survivantes : une mère et sa fille. Leur deuil se double d’une révélation : la liaison secrète entre les conjoints disparus.
Cette double perte bouleverse tout. Morgan, femme de principes, doit affronter la vérité. Clara, elle, se perd dans une révolte adolescente nourrie de rancune et de douleur. Mais de ce chaos naît peu à peu une complicité nouvelle — un apprentissage mutuel du pardon, de la parole et du lien retrouvé.
Des acteurs d’une justesse bouleversante
Allison Williams (vue dans Get Out) livre ici sa plus belle performance : une femme brisée mais digne, qui apprend à se reconstruire sans se trahir.
McKenna Grace, révélation du film, incarne avec une intensité rare la confusion adolescente, entre haine et besoin d’amour.
Dave Franco et Scott Eastwood forment un duo masculin tout en contrastes : la légèreté du charme et le poids du remords.
Enfin, Mason Thames, touchant de sincérité, représente la douceur face à la tempête.
Ce casting équilibré porte le film au-delà du simple mélodrame : il en fait un miroir émotionnel universel.
Une mise en scène élégante et pudique
Le réalisateur William Attenwell opte pour la sobriété et la sincérité. Pas de surenchère ni de pathos : tout repose sur l’émotion contenue. Les couleurs chaudes, la lumière dorée, les plans fixes sur les visages rappellent le cinéma de Derek Cianfrance (Blue Valentine) ou de Jason Reitman (Tully).
La caméra observe sans juger, capte les silences et les regards. Chaque plan traduit la difficulté de se dire, chaque geste devient un aveu. La bande-son, signée Rob Simonsen, épouse ces nuances avec une sensibilité mélancolique — piano, guitare, respirations suspendues.
Les thèmes : le pardon, la filiation et la vérité des émotions
Sous ses apparences de romance douce, Regretting You aborde des sujets universels :
- le poids du non-dit,
- la fidélité émotionnelle,
- la transmission entre générations,
- et la manière dont l’amour peut survivre au chagrin.
Colleen Hoover, fidèle à son style, transforme le quotidien en tragédie intime. Mais Attenwell en tire une lecture cinématographique lumineuse : il montre que le pardon est une forme d’amour supérieure.
Ce qu’on ne dit pas finit toujours par parler à notre place.
Un film sur la vie, les fautes et la beauté du courage
En sortant de Regretting You, on se sent plus apaisé que triste. Car malgré ses blessures, le film croit en la lumière : celle du dialogue retrouvé, de la compréhension mutuelle, de l’amour simple. Il touche sans forcer, émeut sans artifice. C’est un cinéma du cœur, pudique, qui parle de ce que nous sommes quand il ne reste plus rien à cacher.
Verdict
Note : 8,4 / 10
Un drame bouleversant, sincère et magnifiquement interprété. Élégant dans sa mise en scène, fort dans son émotion, Regretting You explore le pardon avec pudeur et profondeur. Un film sur les amours manqués, les silences assumés, et la puissance de la réconciliation.
Pourquoi voir ce film ?
- Pour Allison Williams, d’une justesse rare.
- Parce qu’il transforme le chagrin en espoir.
- Pour son écriture sensible, fidèle à l’univers de Colleen Hoover.
- Parce qu’il parle de nos vies, de nos erreurs et de nos secondes chances.
erreur factuelle: Clara receives a bottle of wine from Lexie as a birthday present. The legal drinking age for North Carolina is 21, so she is still a minor and should have been arrested for underage drinking.
