Meursault enterre sa mère.
Sans émotion.
Plus tard, sur une plage brûlante, il tue un homme, “à cause du soleil”.
Son vrai procès ne porte pas sur le meurtre.
Mais sur sa manière d’exister : trop calme, trop honnête, trop libre… trop étranger au monde.
Ozon filme le scandale silencieux :
celui d’un homme qui refuse de mentir — même pour survivre.
Ce que fait Ozon
François Ozon ne transpose pas Camus : il le dépouille.
Image noir et blanc tranchante, belle et froide
Mise en scène minimaliste
Sensation d’étouffement social
Le cinéma devient tribunal.
Benjamin Voisin : un Meursault insondable
Pas d’explosions émotionnelles.
Pas de pathos.
Pure présence. Pure vérité.
Tout se joue dans :
- le regard vide mais vivant
- le corps contraint, les silences, les non-dits
- la respiration du condamné
Voisin ne fait pas de Meursault un monstre.
Il en fait un miroir.
Ce qui dérange n’est pas son crime. C’est sa sincérité non compréhensible pour son juge.
Thèmes & enjeux
Axe Ce que dit le film
La société : Elle ne pardonne pas ceux qui refusent le théâtre social
La mort : “Nous sommes tous condamnés”
La morale : Norme = vérité imposée
L’absurde : La vie n’offre pas de sens — l’homme en invente ou chute
La liberté : Résister = refuser de tricher
Ce n’est pas l’Arabe qu’il tue qu’on juge.
C’est l’homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère !
La phrase-clé du film
“Notre vie est courte.
Toutes les vies se valent.
Pourquoi regretter ce que l’on est ?”
Une bombe existentielle.
Une réponse à l’ère du jugement perpétuel.
Échos cinéma & littérature
Kafka — non pour la peine absurde, mais pour la société absurde qui condamne ce qu’elle ne comprend pas.
Ozon filme l’homme contre le monde, et le monde gagne.
Mais la pensée, elle, survit.
À qui s’adresse le film ?
- Amoureux de Camus
- Cinéphiles exigeants
- Passionnés de philosophie
- Public curieux de cinéma existentiel
- Pas pour ceux qui cherchent un thriller classique
- Ni pour ceux qui veulent une morale confortable.




