Un film inspiré du réel
Avec Muganga – Celui qui soigne, Marie-Hélène Roux livre une fresque profondément humaniste. Le récit suit le docteur Denis Mukwege (Isaach de Bankolé), médecin contraint à l’exil, porteur des blessures d’un pays en guerre mais aussi de la force de ceux qui choisissent de soigner malgré la douleur.
Inspiré de témoignages et de parcours réels, le film explore la résilience face aux tragédies, en mettant en lumière le rôle du soin non seulement comme acte médical, mais comme geste politique et mémoriel.
La puissance du collectif
Muganga ne se contente pas de filmer un médecin héroïque. Il met en avant la force du groupe, des femmes survivantes, des familles et des communautés qui trouvent dans l’entraide une possibilité de reconstruction.
Comme le souligne une spectatrice après la projection : « La puissance du groupe devient un médicament, chacun portant l’autre pour affronter l’insupportable. »
Ce regard juste et sensible permet au film d’éviter l’écueil du pathos pour privilégier l’énergie vitale.
Un duo d’acteurs complémentaires
Isaach de Bankolé impressionne par son jeu sobre et habité, qui confère au docteur Mukwege une noblesse naturelle. À ses côtés, Vincent Macaigne apporte une intensité plus instinctive, parfois imprévisible. Ce contraste d’écoles et de méthodes de jeu crée une tension fertile à l’écran.
Autour d’eux, Manon Bresch, Babetida Sadjo et Déborah Lukumuena enrichissent l’ensemble de personnages secondaires solides, donnant au récit une dimension chorale.
Entre réalisme et poésie
Marie-Hélène Roux mêle deux registres :
- le réalisme documentaire, nourri de recherches, de rencontres avec de vrais médecins et de références à des événements contemporains ;
- la poésie cinématographique, avec des scènes de foules chorégraphiées, des visages filmés comme des icônes et une lumière qui magnifie les paysages africains.
Ce mélange donne au film une identité singulière, capable de toucher aussi bien le spectateur averti que le grand public.
Verdict
Note : 8,5/10
Muganga – Celui qui soigne est un drame fort et nécessaire. À la fois ancré dans la réalité et porté par une mise en scène sensible, il interroge la mémoire, la justice et la capacité de l’humain à se relever. Isaach de Bankolé y signe une performance majeure, au service d’un film qui marquera durablement par sa justesse et son intensité.
Pourquoi voir Muganga ?
- Pour l’interprétation habitée d’Isaach de Bankolé.
- Pour son regard juste sur la force des survivants et du collectif.
- Pour son équilibre entre fiction et documentaire.
- Parce qu’il rappelle que soigner, c’est aussi résister et transmettre.
Denis Mukwege, Nobel Peace Prize 2018, is a Congolese doctor who risks his life to heal and become a world leading activist for thousands of women who have been raped and mutilated in the Democratic Republic of Congo - a country in which women's bodies have become a weapon of war. In Panzi, his hospital which has become a haven of peace, Guy Cadière, a Belgian surgeon, pioneer in laparoscopy, fights by his side so that these women find dignity and hope.