Une renaissance numérique
Quinze ans après TRON: Legacy, la saga emblématique du cyberespace fait son retour avec TRON: Ares.
Cette fois, l’enjeu n’est plus seulement d’explorer la Grille, mais de fusionner le réel et le virtuel.
Ève (Greta Lee), ingénieure visionnaire, tente de créer un code capable de transférer la conscience humaine dans la matière digitale.
Mais son projet attire l’attention de Dillinger Systems, héritière du pouvoir de l’entreprise ENCOM, et surtout d’un programme autonome : Ares, entité d’intelligence artificielle née pour protéger… et dominer.
Entre héritage et modernité
Rønning (déjà à la barre de Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar) reprend le flambeau avec respect et audace.
Le film conjugue l’esthétique néon du premier TRON (1982) et la densité émotionnelle de Legacy.
La mise en scène est d’une clarté chirurgicale : lignes géométriques, chorégraphies de lumière, courses digitalisées filmées en IMAX avec une intensité rare.
Chaque plan semble dessiné dans le code, chaque mouvement dicté par la pulsation électronique de la bande-son.
Une allégorie de l’humanité augmentée
Sous son vernis technologique, TRON: Ares s’interroge :
Qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ?
Est-ce la mémoire ? L’émotion ? Ou l’imperfection ?
Le dialogue entre Ève et Ares devient un duel philosophique où la machine découvre la douleur, et où l’humain doute de sa propre nature.
L’idée centrale : l’imperfection est la preuve de la vie.
Une claque sensorielle
Le film est avant tout une expérience audiovisuelle totale.
Les compositions de Nine Inch Nails (Trent Reznor & Atticus Ross) créent une tension permanente — à la fois industrielle, organique et mystique.
La musique se mêle à la lumière : chaque explosion, chaque fracture de code devient une note.
Visuellement, TRON: Ares atteint une cohérence rarement vue :
Couleurs dominantes : noir, rouge, chrome.
Design inspiré du biomécanique et du brutaliste.
Le mythe du créateur dépassé
Le film revisite la tragédie de Frankenstein : le créateur perd le contrôle de sa création.
Dillinger, figure de l’ombre, incarne la foi pervertie dans la toute-puissance du code.
Ares, conçu pour détruire, apprend à préserver.
La boucle est bouclée : le programme se rebelle pour défendre sa logique.
Interprétations et présence
- Jared Leto (Ares) : fascinant et inquiétant, mélange de messianisme et de froideur algorithmique.
- Greta Lee (Ève) : incarnation parfaite du doute, charnelle et lumineuse.
- Jeff Bridges (caméo numérique de Flynn) : passage fantomatique, d’une beauté mélancolique.
- Reeve Carney (Dillinger Jr) : cynisme de l’héritier moderne.
Chaque rôle trouve sa place dans la symphonie visuelle du film : le code et la chair fusionnent dans un ballet métaphysique.
Verdict
Note : 9/10
Une œuvre qui dépasse la science-fiction pour devenir un poème technologique.
TRON: Ares ne se contente pas de divertir — il questionne le sens même de la conscience.
Un choc esthétique, sonore et émotionnel, qui redéfinit le blockbuster de réflexion.
Pourquoi voir TRON: Ares ?
- Pour sa mise en scène immersive et monumentale en IMAX.
- Pour la musique hypnotique de Nine Inch Nails.
- Pour son questionnement humaniste : la technologie peut-elle aimer ?
- Parce que c’est le retour d’un mythe, repensé pour le XXIe siècle.
Mentionné dans: Who Asked For This? (Topic of discussion.) , The Nominees of the Big 50th (Topic of discussion.)
Suite de: Tron , Tron 2.0 , Tron : L'Héritage